(texte charlotte guy & michel schick / musique m. schick/ éditions THM)

les plantes qui poussent entre les traverses
se couchent, se dressent,
au gré des wagons qui passent
les vaches qui pissent entre les averses
se frottent, se piquent,
contre la clôture qui frise
les mouches qui toussent, l'hiver qui paresse
le sale temps qui lasse les enfants qui nous dépassent

je baye aux corneilles
je rêve sans sommeil


le vent qui danse pieds nus dans le ciel
attise les braises
d'une saison qui bat de l'aile
les pierres, les pommes, les mégots sauvages
radotent tricotent
le récit de leur naufrage
les cloches qui sonnent, l'orage qui fredonne
la trouille qu'on embrasse, besoin de trouver sa place

je baye aux corneilles
je rêve sans sommeil


quand dorment les poules, quand la lune est rousse
les nerfs en boule
on sent le désir qui mousse
de fuir la foule, de partir en douce
et l'on dessaoule
au grand air de la cambrousse
la bouche en coeur freiner la cadence
inventer des fleurs, cueillir un brin d'innocence

je baye aux corneilles
je rêve sans sommeil
la terre est dure comme du béton
ma tête se pose dans son coton
dieu que c'est bon!

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